Schumann (1988)


SCHUMANN, Kreisleriana op 16, Arabesque p 18, Humoresque op 20 CALLIOPE CAL 9207

Jeffrey Grice, piano

Listen to pieces 5 (Sehr lebhaft) and 6 (Sehr langsam) from Kreisleriana.

REVIEWS of this album

LE MONDE DE LA MUSIQUE  (France):

1838. Grande année pour le piano de Schumann et des sommets de la Musique Romantique dont ces huit grandes fantaisies regroupées sous le titre de Kreisleriana. On a remarqué le caractère sombre de l’inspiration qui marque toute l’oeuvre, cependant dans ce climat retenu d’angoisse se glissent des instants de grâce et de tendresse (on pense aux “Scènes d’Enfants” contemporaines). La difficulté est précisément de garder ici une atmosphere globale homogène tout en faisant éclater les contrastes “musique simple venant droit du coeur” disait Schumann. Pas si simple que cela.

Notre jeune interprète d’aujourd’hui y arrive fort bien. On sent une musique habitée que ce soit à titre d’exemple dans la deuxième pièce de cet ensemble où se mèle la calme ligne mélodique premiére, puis dans la passion de l’intermezzo médian avec retour au calme de la dernière partie, sorte de rêverie suspendue. C’est également le cas dans la sixième pièce où l’on retrouve chant, contrechant, toute la nostalgie de Schumann.

J’aurais aimé une “Arabesque” plus transparente, mais peut-ètre est-ce une question de prise de son…J’ai déjà dit combien je considérais comme importante “la grande Humoresque op. 20”, oeuvre complexe trop longtemps délaissée par les grands interprètes au profit d’oeuvres plus aimables telles “le Carnaval” (ils y reviennent Ashkenazy – Decca – le mois dernier, de fort belle manière).

On souhaiterait qu’un Brendel, Pollini, Argerich, pensent, ce serait vraiment passionnant. Douceur, tendresse, rêverie, fébrilité, inquiétude, exaltation, désirs enfiévrés sont les différents climats qu’il faut savoir exprimer au cours des cinq parties de ce long poème pour piano, puis malgré cette diversité traduire le seul facteur d’unité : une extrème densité poétique, ciment invisible, qui fait de cette oeuvre un tout.  Là aussi bonne exécution de Jeffrey Grice et il faut remercier Calliope d’investir souvent dans de jeunes pianistes qui, avec un peu plus de maturité donneraient un peu plus d’ampleur à leurs jeux et seraient alors sûrement les “grands” de demain.

Puisqu’il faut des “références”, un indiscutable et époustouflant gagnant Horowitz de la grande période (CBS +2209) et deux placés Argerich (DG) et Brendel (Philips, Existe-t-il en CD ? Il y sera sùrement). voilà dans des programmes approchants un beau tiercé.

Le monde de la musique Henri Bertrand 1988

The Ottawa Citizen (Canada):

Young Musicians Point to Generation Gap
You get a different kind of coolness in Paris-based, New Zealand pianist Jeffrey Grice’s readings of Schumann’s Arabesque, Humoresque and Kreisleriana (Calliope digital CD CAL 9207) (72 minutes of music). Grice’s phrasing is never exaggerated and while the emotional qualities of the music are never slighted, the playing has a serenity that comes only with maturity.

There is nothing off-beat about the interpretations; there are no attempts to be singularly different; the phrasing, tempi and tone quality seem just right at every turn.
Grice is helped by superior recording, some of the most realistic piano sound I have yet heard on CD.
Some of the tempo choices are startling at first, but they are both logically and emotionally conceived and sound just right after you have adjusted to the unexpected juxtapositions.
This is really fine Schumann playing, something we don’t get often enough these days and it is a delight to find it on a small record label from an artist unknown here.

Jacob Siskind in The Ottawa Citizen

June 11, 1988